Cette fois c'est le peintre qui parle - non les critiques,
historiens de l'art, commissaires d'exposition -,
aux étudiants d'une école d'art et à un public divers.
Occasion de revenir sur ce qui fait, de longtemps,
son art : ce que peint Marc Desgrandchamps et comment,
dans quel esprit. Il est question de manière et de pratique,
de paysage et de montage, de figures et de perception ;
de photographie, de rémanence ; d'une matière fluide,
ruisselante. Il s'agit de lumière, du bleu de la Méditerranée ;
de suspens, de parasitages ; de ce qui prête à différentes
interprétations.
Passent dans le champ de grandes toiles ou polyptyques
Diderot et Montaigne, les années 1960 et spécialement
le cinéma d'Antonioni, de «vrais oiseaux». C'est l'été
sur une plage alors qu'il y a, quelque part, la guerre.
Une peluche délaissée devient le noeud du tableau.
Gradiva n'en finit pas de ressurgir. C'est sérieux, bien pesé,
parfois drôle. Cela permet de mieux appréhender,
décrypter en partie ce «reflet d'un monde mouvant
qui tente de se représenter sur la toile au moyen de bribes
visuelles que [l'artiste parvient] à saisir et assembler».
Surtout, cela donne l'envie de voir ce que sont enfin
ces peintures.