«Écrites comme des miroirs face à face, ou nouées comme des anneaux de Moebius, ces nouvelles prétendent à la clôture parfaite, qu'elles n'atteignent pas cependant car une lecture vigilante finit par discerner sur ce corpus, lisse comme la peau d'un ange éternel, la cicatrice d'un cri lié à une filiation.»
François Gramusset propose ici dix leçons de lecture des premières nouvelles fantastiques de Julio Cortázar, que celui-ci avait refusé de publier de son vivant, complétées par trois leçons métacritiques. Peu à peu, le lecteur apprend à discerner le rapport nouveau qui s'établit, dans ces nouvelles, entre la chair et la parole, jusqu'à reconnaître leur fusion et leur confusion en un corpus de lettre qui est le corps de l'Auteur.
Le triple travail de la lecture, citation, commentaire et traduction, met en évidence l'autoengendrement auctorial comme origine de la nouvelle cortazarienne, et au delà, comme stratégie de survie de la littérature en cet âge du doute et du soupçon que fut le XXe siècle.