«L'oeuvre de Ponson du Terrail est à la fois trop
considérable et trop peu littéraire pour supporter
l'analyse», pouvait-on lire dès 1874.
Il semble pourtant que cette assertion, inlassablement
reprise depuis plus d'un siècle, prend sa source dans
une méconnaissance profonde de l'oeuvre de Ponson
du Terrail, presque uniquement abordée par le biais
de Rocambole. Ainsi, si le «rocambolesque» s'affiche
quotidiennement, non sans être dénaturé, on oublie son
auteur ainsi que la plus grande partie de sa production.
Dès lors, il importait de proposer une véritable
cartographie de ce territoire resté trop longtemps
dans une ombre qu'on voulait paradoxalement rassurante.
Car, au lieu d'en montrer les richesses insoupçonnées,
on s'en écartait en raison du danger qu'il représente
pour les critiques avides de classer définitivement
dans les limbes ce phénomène mouvant et complexe
qu'est l'autre-littérature, dont Ponson du Terrail reste
l'un des pères fondateurs.