
« 9 h. Le brouillard s'est levé. En même temps qu'une grande clameur dans les rangs des porteurs. J'envoie Sherpa 4 se renseigner. Il me rassure : ce n'est qu'une Smicarde qui s'est évanouie en passant au-dessus d'une bouche de métro. Sa charge a glissé dans la crevasse. Mais là encore, plus de peur que de mal : rien d'autre que les médicaments pour les porteurs. Notre précieux matériel est sauf !
10 h. [...] Nos gorges poussent un grand cri d'enthousiasme, répercuté en mille échos par les façades des immeubles. Les autochtones, occupés à des achats divers, se retournent, surpris. Ils ne semblent guère partager notre joie : Elle se dresse devant nous, majestueuse et encore embuée de la brume matinale. Quelle splendeur ! Ah ! je ne regrette pas les milliers de kilomètres, les difficultés d'organisation de l'expédition, les mois d'anxiété et de préparation : cette apparition dissipe les brumes du passé comme le brouillard matinal. La tour Eiffel ! »
Humour à décaper les glaciers...
Huit textes à mi-chemin de Swift et de Frison-Roche. Nul besoin d'être alpiniste chevronné pour en apprécier tout le sel : l'auteur s'appuie sur les travers de ses contemporains pour construire une oeuvre à la fois ironique et jubilatoire.
Pastiche hilarant, L'Ascension népalaise de la tour Eiffel renverse le classique récit d'expédition himalayenne : pour conquérir le sommet parisien, les Sherpas n'hésitent pas à sacrifier les porteurs de base (les smicards), tout à leur soif de gloire coloniale. Autre modèle du genre, L'Abominable relate la première rencontre entre l'homme occidental (britannique de surcroît !) avec l'abominable... femme des neiges, dont la voracité va mettre à mal l'expédition de Sa Très Gracieuse Majesté.
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