
«Quand est-ce que je vieillis ?» La question n'est-elle pas
plutôt : «quand est-ce que je suis vieux ?» ou «quand est-ce que
je me sens vieux ?» ou «quand est-ce que je m'appelle vieux ?» ou
encore «que je me reconnais vieux».
À partir de quand et de quoi je ne dis plus «je mûris», mais
«je vieillis» ? Est-ce quand les mots qui se dérobaient pour le dire
inscrivent enfin leur message dans ma chair, dans ma conscience ?
Suis-je vieux quand je deviens «con» ?
Quels sont les retentissements de la réalité sociale et économique
de la vieillesse dans le sentiment de vieillir ? Faut-il se méfier de cette
évidence moderne qui serait qu'autrefois, puisque la vie était plus
brève, l'espérance de vie moins grande, on vieillissait plus tôt ?
Face à la rétractation des possibles, qu'est-ce qu'il reste à faire ?
Six textes ouvrent ce livre sur le vieillissement, le quatrième d'un
cycle de la Fondation Eisai : Le nouvel univers des «panthères
grises». Conséquences économiques et sociales du vieillissement
par Serge Marti, La vieillesse dans les textes par Serge Koster, Ce
qui résiste à la pensée dans le phénomène du vieillissement par
François Jullien, Face à la rétractation des possibles par Maurice
Godelier, Tristesse et bêtise ou les vrais enjeux de la vieillesse par
Bertrand Vergely, Vieillir au féminin par Claudine Attias-Donfut.
Pierre Brunel, Jean-Claude Chesnais, Roger Guesnerie, Olivier
Ihl, Joseph Maïla, Jean Morval prolongent ces réflexions dans une
série d'aperçus qui n'en sont pas moins sensibles et incisifs.
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