
Cette biographie de saint Thomas d'Aquin est avant tout une bio-bibliographie puisque sa pensée s'ancre dans sa vie et son
oeuvre éclaire son existence. Penser et être disent le même. Connaître la vie spirituelle et intellectuelle de saint Thomas, c'est
se pencher sur ses oeuvres, notamment sur La Somme théologique. Et parler de La Somme théologique, avec Contre les Gentils, c'est aborder la maturité de saint Thomas. L'un ne va pas sans l'autre et inversement.
Auteur du XIIIe siècle, Thomas d'Aquin naît vers 1224/1225 au château de Roccasecca près d'Aquino, dans la partie péninsulaire du Royaume de Sicile, et meurt le 7 mars 1274 à l'abbaye de Fossanova près de Privemo. D'après d'anciennes chroniques, sa famille descendait des princes lombards, et ses ancêtres s'étaient illustrés sous les drapeaux de Charlemagne, en combattant les Sarrasins. En outre, il devait illuminer le monde par la supériorité incomparable de sa science et la splendeur de son génie.
À dix-neuf ans, il est reçu parmi les novices de l'ordre dominicain, déclenchant une vive opposition de sa famille, qui le fait
enlever sur la route qui le conduit à Paris. Il prononce toutefois ses voeux en 1243 et étudie à Paris, puis à Cologne, où il a pour maître Albert le Grand et pour condisciples Ambroise de Sienne et Thomas de Cantimpré. Il est taciturne et ses compagnons le surnomment « le grand boeuf muet de Sicile ». Mais dans une argumentation qu'il soutient publiquement, il répond avec une dialectique si fine et si lumineuse qu'Albert le Grand se tourne tout ému vers ses élèves et leur prédit que « les mugissements de ce boeuf retentiront dans tout l'univers ». Comme son maître, il est ouvert à la renaissance des oeuvres de l'Antiquité, celles de Platon mais surtout d'Aristote.
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