«C'est Krap qui dégringole. On pourrait presque dire qu'il tombe. Sauf qu'il n'y a pas d'avant, pas d'après, juste la chute. Il est allongé sur le dos, les bras posés, raides, le long du corps, et respire bruyamment. Autour de lui, une sorte de sarcophage transparent sur mesure. Et c'est là-dedans qu'il fonce, dans le vide, l'espace, un lieu comme le néant et à une vitesse pas possible, si bien qu'il a le vertige, la nausée et le coeur dans la gorge. Il fait nuit. Tout est noir. Il ne voit que ça, du noir. De toute façon, quoi d'autre, l'obscurité ne cache rien. Ça l'effraie. Ses muscles sont comme des élastiques tendus au maximum. Cette grimace au visage, c'est Krap qui tombe. Comme une fusée déconnant à plein tube. Et son esprit sait très bien qu'il n'y a que ça. La chute. Qu'il n'atterrira ni ne s'écrasera nulle part, jamais. Son corps le sent aussi. Il panique, son corps panique, et le reste prend le même chemin. À moins que ce ne soit l'inverse. C'est un vaisseau en flammes. Une capsule froide, oblongue, dérivant dans la nuit, creusant l'air et le vide infini. C'est un type étendu traversant l'univers, de haut en bas, le nez derrière une glace. C'est Krap qui dégringole.»
Quand Parkinson est funambule