Le procès d'un intellectuel, d'un directeur d'usine et de deux religieuses rwandais suspectés de participation au génocide des Tutsi, en 1994, dans le sud du Rwanda, s'est achevé à Bruxelles le 8 juin 2001. S'il a été suivi avec tant de passion, c'est parce qu'il est symbolique. Pour la première fois en effet, des étrangers sont jugés en Belgique au nom d'une loi dite de compétence universelle. Ce procès était donc une manière de test et son issue a confirmé l'adéquation de cette loi pour la répression des crimes contre l'humanité commis de par le monde. Mais il ne fut pas exempt de difficultés. Au travers de son récit, ce livre tente de mettre le doigt sur les écueils qu'a rencontrés la Cour d'assises. Derrière le procès des «quatre de Butare», c'est le procès des influences parallèles qui a été mené, avec, en toile de fond, la possibilité pour un pays démocratique de faire échec à ceux qui voudraient encore et obstinément que la justice soit contrôlée par la politique ou par l'Eglise.