
Les louanges envers le cinéma de Quentin Tarantino ont de quoi
surprendre, tant du côté du public que de la critique. En s'appuyant
sur de nombreuses scènes et des dialogues-clefs, cet essai reprend
les éléments narratifs de ses films et les envisage sous un angle
esthétique, politique et socio-économique.
Analysant l'avènement de la contre-culture dans les années
50-60 jusqu'à aujourd'hui (films de séries B ou Z, mangas, pop,
rap...), il montre que cette accession des «victimes fétichisées
de l'Histoire», sous l'égide de la jeunesse et des mouvements
d'émancipation, n'est qu'une nouvelle forme de pouvoir aussi
oppressive que la précédente. Une révolte radicale, vengeresse et
mimétique à l'ère de la mondialisation comme l'avait pressenti le
cinéaste Pier Paolo Pasolini.
Engageant une réflexion critique sur l'image et le monde réel,
l'auteur indique que Quentin Tarantino s'inscrit dans cette rébellion
par un cinéma ludique, hybride et hédoniste, jouant d'une violence
parodique et d'un second degré qui masquent en arrière-plan une
vision nihiliste du monde dans ce ressentiment des victimes de
l'Histoire.
Au-delà de cette violence parodique, c'est le crépuscule de
l'image qui a lieu, vidant l'imaginaire du spectateur de toute la
complexité humaine. La mort de l'image critique dans ce cinéma
jouissif à l'heure de la transparence et de l'exhibition généralisées.
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