Battologie, datisme, doublon, litanie, périssologie, pléonasme, psittacisme, râbacherie, radotage, redite, rengaine, refrain, ressassement, routine, tautologie, etc., tant de termes péjoratifs pour désigner l'une des figures de style les plus courantes de la littérature : la répétition.
Décriée dès l'Antiquité avec Cicéron qui voyait en elle un fastidium similitudinis, jusqu'aux condamnations de Vaugelas qui la jugeait « vicieuse » et à son absence, presque une négation, dans les dictionnaires de linguistique, la répétition a été de tout temps traquée et rejetée.
Or, à l'origine, elle est d'abord l'objet d'une demande : repetitio en latin signifie en effet « redemander », « réclamer ». Elle peut être également à l'origine d'un tout : au théâtre, la répétition a toujours lieu avant la « première ».
Qu'elle soit formelle, sémantique, morphologique ou tout simplement pathologique, jamais la séquence répétée ne reproduit finalement le même sens, allant jusqu'à créer, pour Julia Kristeva, des « effets de connotation », voir posséder l'acte de parole : « la répétition est la puissance du langage » selon Deleuze.
C'est parce qu'on la retrouve partout : dans le langage, la littérature, les images mais aussi dans les actes ou les gestes, qu'aujourd'hui on s'intéresse enfin à la répétition, mais bien qu'elle soit « indispensable à l'oreille, la répétition pure continue d'être insupportable à l'esprit ».
C'est donc sur cette place à la fois contestée et incontestable de la répétition qu'on été organisées en avril 2007 les Journées d'études doctorales du Laboratoire LLS, ouvrant les champs de recherche sur la répétition à la pluridisciplinarité et dont cet ouvrage se fait l'écho aujourd'hui.