Rouen dévasté
« Quand je gagnai la place de la cathédrale et que soudain m'apparut la plaie, béante et géanté, qui mettait à nu, jusqu'aux lointaines hauteurs de la rive gauche, le squelette du paysage, enfin je compris : le coeur de la ville avait été arraché... Le quartier pittoresque et charmant qui, depuis que Rouen est Rouen, s'était étendu entre la cathédrale et la Seine, avait fait place à un remblai stérile sur lequel se dressaient quelques fantômes d'églises et de monuments. »
Description du Rouen à la sortie de la guerre, mais aussi récit des périodes les plus douloureuses avec l'arrivée des troupes d'occupation le 9 juin 1940, les bombardements du 19 avril 1944, la Semaine rouge fin mai et début juin, des scènes de grandes souffrances et de grandes vertus, puis la Libération et enfin la note d'espoir : « Nous savons que Rouen sera sauvé... »
André Maurois, natif d'Elbeuf, avait un attachement particulier envers Rouen pour avoir fait ses études au lycée Corneille. Rouen dévasté, écrit en 1947, est un récit émouvant du martyre de la ville, accompagné de témoignages des survivants.