«Sera maître du monde, qui sera maître de l'air» écrivait Clément
Ader au début du XXe siècle. Rarement affirmation aura été aussi
exacte.
Le premier intérêt du ministère de la Guerre pour un appareil plus
lourd que l'air remonte à 1892 avec le financement de l'«Avion» de
Clément Ader ; il est suivi par les tentatives d'achat du «Flyer» des
frères Wright en 1906 et 1907. Il faut attendre 1909 pour que l'armée
française achète ses premiers aéroplanes et commence les premières
expérimentations où tout est à découvrir, à inventer, à tester, à rendre
opérationnel.
En 1910, est créée, dans l'armée de terre, une Inspection permanente
de l'aéronautique militaire, première étape d'une longue évolution.
De son côté, la marine met en place une aviation maritime. Les
armées françaises, terre et mer, sont ainsi les premières au monde à faire
l'expérience de l'introduction des aéroplanes dans leurs dispositifs.
Au Sénat et à la Chambre des députés, des débats animés démontrent
toute l'importance donnée au fait aérien car il s'est trouvé des
ministres de la Guerre et de la Marine, des généraux, des amiraux, de
jeunes officiers, suffisamment lucides pour - parfois sous la
contrainte de l'opinion publique et de la presse - faire admettre et,
quelquefois, imposer l'arme nouvelle.
Une importante recherche dans les archives a permis une approche
nouvelle de cette création en replaçant les événements dans leur
contexte politique, militaire, industriel, humain. Les documents et
témoignages, souvent inédits, sont abondamment cités, permettant
de mieux comprendre ceux qui ont créé l'aviation militaire française.