La théorie des figures a été longtemps
considérée comme le principal - sinon l'unique -
héritage valable de la rhétorique ancienne.
Reconnue parfois comme une anticipation de la
«poétique» contemporaine, elle s'est également
entendu reprocher sa «rage taxinomique»
(R. Barthes) et son incapacité à procurer des
définitions, des descriptions et des classements
satisfaisants.
Le temps est venu, pour réévaluer cet héritage,
de replacer les figures dans leur contexte originel :
dans le corpus théorique (variable selon les auteurs
et les périodes) où elles s'inscrivent ; dans le vaste
ensemble constitué par la rhétorique ancienne
(avec ses versants pratique et spéculatif, ses finalités
«poétique» et critique, ses «tâches» d'invention,
d'expression, de structuration, d'action et de
mnémotechnie) ; dans le contexte plus large, enfin,
constitué par les recherches des grammairiens et
des philosophes antiques sur la représentation
et l'expression.
Telle est l'ambition du présent volume qui réunit
vingt-deux contributions de spécialistes français et
italiens, tous soucieux d'éclairer d'un jour nouveau
un champ paradoxalement négligé.