Agostini arriva au commissariat de police à
huit heures, le lundi matin. Il s'empressa
de s'occuper du mort retrouvé au
Casone. Il lut la presse locale. Celle-ci n'accorda
pas une place importante à l'événement. Article
de trente lignes en page trois. «Le cadavre d'un
jeune homme a été retrouvé au pied de la statue
de Napoléon. D'après les médecins, il serait mort
à la suite d'une overdose de cocaïne et de
l'absorption d'une forte quantité d'alcool. Mélange
détonnant qui serait à l'origine de son décès.»
Puis, l'article releva la présence étrange d'une
croix de bois sur la poitrine du défunt. Le
rédacteur se risqua à émettre la thèse selon
laquelle une bande de camés se serait livrée à
une séance satanique sur le corps du jeune
homme qu'il qualifia, au passage, avec une
ironie douteuse, de Croisé du Jardin
d'Austerlitz.