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ŤLire Alexandre Romančs c'est connaître l'épreuve de la plus grande nudité spirituelle. Juste une voix et surtout le ton de cette voix : une corde de luth pincée jusqu'ŕ l'os, ce luth dont il a joué dans sa jeunesse. Les morts doivent parler avec la męme douceur sourde et sans reproche. Ŕ la lecture c'est comme si on traversait une larme. Cette larme que le počte refuse de verser fait l'humanité profonde de son livre. Il y a de l'eau, c'est tout, et un tout petit brillant de sel. Dans la derničre partie du livre, il y a de l'air. On a atteint la chambre des résurrections. Une douceur sans mélange, si pure qu'elle fait éclater la vitre de la mort. C'est le silence désormais qui tient le livre entre ses mains.ť Christian Bobin.