
Le tarantisme est un phénomène complexe qui continue à intéresser de nombreux
chercheurs et anthropologues du monde entier. Les tarentulées sont essentiellement
des femmes mordues par la tarentule, une araignée dont le poison provoque des
réactions étranges et incontrôlées et oblige les victimes à se mouvoir de manière
convulsive. Pour se guérir on a recours à deux méthodes, l'une profane, l'autre
sacrée. Les femmes, habillées de blanc, dansent jour et nuit, au rythme du tambourin,
du violon, de la guitare et du bandonéon jusqu'à ce que l'effet du poison
soit anéanti. Les musiciens qu'on rémunère, accompagnent la transe, parfois plusieurs
jours de suite, et sont considérés comme de véritables thérapeutes, capables
de jouer la mélodie la plus appropriée à chaque tarentulée. Ensuite vient le
rite religieux qui se déroule dans la chapelle de Saint Paul, à Galatina, les 28 et
29 juin de chaque année. Les tarentulées, ou "pizzicate" comme on les appelle,
prient le saint et boivent l'eau du puits de la chapelle réputée miraculeuse.
Hystérie ? névrose ? transe initiatique ? pratique magico-religieuse ? médecine
populaire ? Réponse intelligente des femmes en tout cas, face à la dureté de la
vie et à l'oppression qui les écrasait de toutes parts. Aujourd'hui, plus que jamais,
on continue à célébrer le pouvoir thérapeutique de la pizzica sur les places des
villages, dans les discothèques, les fêtes, partout. Partout on continue à se déchaîner
ou à séduire l'autre sur le rythme frénétique du tambourin mais qui oserait
encore se dire tarentulé à l'aube de notre 3ème millénaire ?
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.