Description

L'étude de la relation entre droits et culture comme entre Droit et cultures ne se départit pas d'une liaison à la langue, au langage, aux pratiques langagières et aux formes linguistiques. L'histoire du droit est aussi une histoire de la langue. S'il est une constante qui ne peut alors être contournée, c'est bien la notion de traduction.

Le passage de l'oral à l'écrit, la composition même de l'écrit juridique, la construction du droit objectif comme la définition des droits subjectifs sont autant de mouvements dans lesquels s'inscrit la dynamique de la traduction, des traductions. La connaissance des cultures ne s'insère dans le discours juridique que par ces biais qui en assurent la translation et en confortent la transmission. La traduction est un lieu de passage, un lien transitionnel. Dans une démarche volontairement interdisciplinaire (droit, science politique, sociologie, anthropologie, histoire, linguistique, informatique), les études rassemblées dans cette livraison de Droit et Cultures ont pour objet la langue par laquelle se dit, s'écrit, se lit et se vit le droit. Elles interrogent les modalités de transposition, intrinsèques aux opérations de traduction, les concepts juridiques en langue étrangère comme en langage commun ; la traduction est une question lancinante qui, inhérente à la lecture du droit, des mots qui lui donnent corps, des phrases qui le constituent, s'avère consubstancielle à la détermination des droits civils, politiques et sociaux dans tous les espaces culturels, dans tous les systèmes juridiques.