L'auteur porte en elle la Palestine et Gaza
comme une mère porte ses enfants. Avec amour
et passion, elle attend l'heure de la naissance, de
la renaissance et de la reconnaissance de son pays. Le regard de cette
femme exilée se tourne à chaque instant là-bas, à Gaza où "l'accouchement"
qui devrait donner vie à la paix, au calme et à la sérénité se
déroule dans des douleurs atroces. Hiyam Bseiso, avec parfois un
humour tranquille tournant la cruauté en dérision, a su poser sur
papier une suite de nouvelles au cours desquelles le voyage dans
l'histoire, la souffrance et le déchirement sont exprimés avec
délicatesse mais fermeté. Qui, en lisant cet ouvrage, ne pourra se
réjouir du bonheur d'exister hors des conflits, des guerres, des violences
de l'envahissement et de la destruction ? Comment peut-on vivre
alors que des tanks s'installent sournoisement devant la porte de sa
maison, braquant sans distinction de leurs canons à mort, le premier
être qui apparaîtra : homme, femme, enfant... Mais, qu'importe pour
ceux qui, dans leur fauteuils en or, ont décidé...
Chacun apprendra combien est terrible la déchirure qui sépare et
n'autorise plus "jamais" le plaisir de retrouver les êtres chers et ne
serait-ce qu'une odeur, une couleur, l'ombre de son propre pays où ses
racines ont été plantées par ses ancêtres et se sont vues arrachées ou
ensevelies. Les nouvelles d'Hiyam Bseiso, sont poignantes mais
pleines de tendresse et de respect pour sa Palestine et sa Gaza et pour
les êtres et les lieux qui ont jalonné son parcours de vie.
Comment peut-on vivre l'exil après avoir tant milité
pour la liberté de son pays ?