« Les premiers pâtés de sable sur les plages du Finistère, les premières parties de pêche à la crevette dans les trous d'eau, le goût sucré salé des crêpes d'après baignade... Bon an, mal an, je suis resté fidèle à la Bretagne jusqu'à mes trente-cinq ans. Parfois même, j'y faisais des séjours à Pâques ou à Noël, afin de ne pas oublier le goût du sel déposé sur la peau par les embruns les jours de gros temps, l'odeur du goémon sur les grèves, la saveur de la cuisine au beurre demi-sel comme la concoctait ma grand-mère. Et puis, un jour, j'ai mis cap au Sud. J'en suis venu à préférer l'huile d'olive au beurre salé, les paysages arides aux terres humides et verdoyantes, les chemins de poussières aux sentes bourbeuses... Seule la Galice, proche parente de la Bretagne par sa culture et sa physionomie, me laissait un arrière goût de nostalgie et développait chez moi le remords d'avoir trahi une terre que j'aimais par-dessus tout.

Les Chemins de Saint-Jacques me ramenèrent comme par hasard en Bretagne à l'occasion d'un reportage. Tout prit soudain un goût de madeleine proustienne. Tout mon être fut ébranlé comme s'il encaissait en pleine tronche une avalanche de Paris-Brest. Dès lors, tout devint prétexte pour justifier des escapades en Armorique. Ce tour de la Bretagne à vélo en fait partie. »

Un oeil sur l'eau, l'autre sur la terre ferme : la Bretagne telle qu'elle s'offre en ses rivages, de ciels et d'eaux, de roches et de landes, de ports en rias, du Mont-Saint-Michel à Nantes.

Cet album savoureux étire sans hâte le fil de côtes amoureusement caressées du regard, du mot... et du pneumatique.

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