Lire un journal (ou une fiction), ce n'est pas étudier un
être (ni étudier une oeuvre). Genette dit : «ce serait
poursuivre une essence». Il parle du travail de critique
littéraire, mais cela peut s'appliquer à tout travail de lecteur.
Dans ces carnets (ici) se développe en filigrane une «essence»
de celui que je suis, et que je serai. Cette essence subsistera
plus tard (si quelques-uns lisent ces lignes et ne m'ont pas
connu) en tant que seul portrait avéré, authentique. L'essence
sera devenue l'existence. Et moi, j'aurai disparu.
Christian Garcin