Qu'il s'agisse des lettres et des idées, ou des sociétés et des
économies, l'étude parallèle des histoires séparées réserve
bien des surprises. Aucun réflexe de gros «bon sens», aucun
préjugé méthodologique, aucun terrorisme de spécialité,
aucune contrainte administrative, ne doit interdire au
chercheur de la conduire jusqu'au bout.
Refuser d'ajouter une dimension, cette dimension-là, à l'histoire
comparée, c'est accepter de se rassurer à bon compte, en
fuyant ou en niant l'inexpliqué : cela est impossible, cela ne
se peut, et donc cela ne mène à rien ; pourquoi chercher entre
les faits des liaisons introuvables puisque inconcevables ?
Mais le premier des droits de la science, le premier de ses
devoirs, le premier de ses mérites, ne s'appellent-ils pas
l'étonnement ?