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Je ne me suis pas suicidée, pas assez jolie pour ça, je n'ai pas fait de voyages, je n'ai pas eu de maladie grave. Je me suis contentée d'écrire ma vie avec mon corps. Des pleins et des déliés. Ainsi parle Abigaïl... Une femme, un homme. L'amour glisse de l'un à l'autre, versatile et véhément. Ils en rient, ils en pleurent. Chacun pour soi. Abigaïl et Romain vivent désespérément sous le signe du contretemps. Et, tour à tour, ils lancent leur complainte douce-amère, lucide, souvent drôlatique. Leur amour déphasé est un ballet-poursuite sur le pavé de Paris, d'où surgissent, fragiles ou redoutables, les figurants de leur paysage quotidien. À trente-cinq ans, Abigaïl avait renoncé aux hommes : c'est-à-dire qu'il y en avait beaucoup dans sa vie. Comment aurait-elle pressenti que Romain, ce clown facétieux, pernicieux, aurait pour elle le visage de l'amour et de la souffrance ? Comment Romain aurait-il su qu'un jour, plus tard, Abigaïl lui manquerait de façon intolérable ? Vont-ils se trouver ou se retrouver au détour du chemin où les ramène sans cesse le besoin obsédant d'interroger leur passion ? Dans Viens, il y aura des hommes, l'écriture se moque d'elle-même, cédant parfois au rêve et parfois au calembour. Un livre impertinent, grave, acide, tendre, où les mots sont pris, emportés dans une sorte de joute âpre et scintillante.