« Depuis trois ans, les cost killers de son genre avaient sévi
à tous les étages pour traquer les dépenses qui, soi-disant,
plongeraient la firme dans le marasme et feraient les choux
gras de la concurrence. Ainsi les fournitures de bureau
étaient-elles sévèrement encadrées, car un gestionnaire
zélé avait remarqué que le stock diminuait lors des rentrées
scolaires. Au passage, le coût de cet "encadrement"
(le contrôleur de gestion, plus le temps que chacun devrait
consacrer à justifier les cahiers, les gommes et les crayons)
n'avait jamais été calculé. Et pour cause, il était largement
supérieur à l'économie supposée. »
Un aveugle clairvoyant, un PDG colérique, des managers à
bout de nerfs, des salariés ballottés... les personnages de
cette histoire, à la fois victimes et héros, sont les témoins
du cynisme qui règne aujourd'hui dans l'entreprise. Le
regard de l'auteur, souvent amusé et tendre, agit comme
une caméra filmant, sous des apparences de neutralité
distante, des plans dévastateurs.
Attention, ce roman peut produire des effets dangereux.
Après lecture, il est à craindre que l'on soit tenté d'envoyer
tout promener pour le seul plaisir de cultiver son jardin...