Le destin tragique de
Nicolas II et de sa famille
auréole de légende ce
personnage, par ailleurs
souvent dépeint comme un autocrate d'un autre âge. Or
le dernier des tsars ne fut pas seulement le conservateur
de traditions et de valeurs dépassées, ignorant tout des
souffrances de son peuple. Hélène Carrère d'Encausse
décrit un homme conscient des problèmes qui se posent
à son pays et qui cherche à l'engager sur la voie de la
modernité.
Ainsi, le dernier des Romanov fut moins ce souverain
irresponsable qui porterait une part de responsabilité
dans le déclenchement de la révolution qui va l'emporter
qu'un réformateur ayant apporté des changements
profonds à l'État, à la société et à l'économie
russes. Mieux, on peut penser qu'il jeta les bases d'une
modernisation qui cherche aujourd'hui à renouer un fil
interrompu par une longue parenthèse douloureuse
de près de quatre-vingts ans.