Cet ouvrage collectif a été réalisé par une équipe de recherche
universitaire du Centre de Recherche de l'Institut de Psychologie et de
Sociologie Appliquées (I.P.S.A. - U.C.O., Angers). Ce Groupe d'Étude
«des processus normaux et pathologiques dans les champs
sublimatoires» est composé pour la plus grande part d'enseignants-chercheurs
auxquels s'adjoignent quelques praticiens professionnels et
doctorants.
Dans la continuité de l'approche menée autour du Temps, il élabore
la question de la pensée :
De la pluralité des modes de pensée à l'éclatement des références
conceptuelles, comment envisager les processus de pensée comme
modes subjectifs d'appropriation du réel ?
Sera exploré le hiatus entre phénoménologie (Heidegger) et
psychanalyse (Freud) sur la question de l'être pensant-pensé.
Une approche par les neurosciences de cette question suppose une
redéfinition des notions et concepts communs (l'inconscient, la
mémoire, le rêve etc.) mais surtout des modélisations de référence. Elle
propose l'hypothèse d'un inconscient «biologique», indépendant de
l'historicité singulière du Sujet, dont le modèle théorique serait inspiré
des théories de l'information les plus récentes.
Du côté de la psychopathologie, en articulation avec une réflexion
sur «l'impensable», ce groupe confronte les théories à la pratique
clinique dans les limites de leur domaine d'implication : les
problématiques somatiques, les pensées délirantes et les phénomènes
«élémentaires» qui les accompagnent, l'expérience mystique comme
pensée du vide, la création et le génie, la folie du «penseur» et la
question de la jouissance.
Travailler «aux frontières» des domaines de validité des savoirs
est une source de renouvellement de la pensée scientifique. La
«clinique» emprunte cette voie. Un questionnement sur cette
démarche qui vise le singulier pour atteindre l'universel s'imposait. Une
revue des concepts autour de la «Pensée», tels que Jacques Lacan en
a renouvelé la formulation, soutiendra l'effort du lecteur souhaitant s'y
engager à son tour.