Cet ouvrage met en perspective la question de «l'humain», dans la temporalité historique de
son avènement comme concept, dans son opposition syntagmatique à un «inhumain»
représenté par les figures de la dégradation du corps et plus encore du psychisme, qu'elle
soit d'origine déficitaire ou l'envers de son apparence trompeuse. Elle traverse le rapport
de l'homme à son statut social comme ce qui peut le rendre invivable à lui-même
comme à la planète tout entière. Elle se poursuit en le confrontant à son image dans les
sciences, que ce soit face à l'animal dont le darwinisme l'extrait, à l'intelligence artificielle
et à la théorie de l'information auxquelles les neurosciences l'assimilent. Elle s'achève
sur l'ouverture que procure le regard du philosophe à son existence matérielle bornée.
Cet ouvrage est le produit d'une réflexion d'un groupe de chercheurs qui tente
depuis une dizaine d'années de faire vivre et cohabiter les approches psychanalytiques
et les autres courants de pensée en sciences humaines dans un discours ouvert. Il clôt
probablement un cycle commencé avec les Fondations subjectives du temps (2002), de la
pensée (2004), poursuivi avec la question du Réel et de la Réalité (2009), selon un mode
d'approche exigeant dans une dynamique collective et plurielle. Le lecteur y retrouvera
certainement le cheminement de cette expérience singulière de l'écriture à plusieurs voix
qui anime l'équipe de recherche sur «la clinique psychanalytique, les processus psychiques
et existentiels, et l'esthétique» à l'Université Catholique de l'Ouest.