Sept volumes déjà parus dans la même collection ont permis
de suivre l'activité d'épistolier de Lamartine de 1830 à 1867, de
sa maturité jusqu'à la veille de sa mort. La nouvelle série qui
s'ouvre avec ce volume présente les lettres qui nous ont été
conservées depuis 1807, alors qu'il est encore au collège, jusqu'en
1829, date de son élection, en novembre, à l'Académie
française. Les années qui vont de 1807 à 1815 correspondent
pour le jeune Alphonse, qui cherche à s'affranchir de la tutelle
familiale, affectueuse mais un peu étriquée, à une période d'incertitudes
et d'attente, au cours de laquelle nous voyons s'affirmer
progressivement un caractère et une personnalité. C'est le
moment où il se lie d'une amitié durable avec Aymon de Virieu,
Prosper Guichard, Louis de Vignet et Henry Dupuys, qui tiennent
ici une place essentielle. C'est aussi l'heure de l'éveil des
sens et du coeur, des premières amourettes et des liaisons fugitives.
C'est encore l'époque du voyage en Italie, où Lamartine
rencontre à Naples celle qu'il immortalisera plus tard sous le
nom de Graziella. C'est enfin - et peut-être surtout - la période
où l'on voit, au fil des nombreux fragments poétiques insérés
dans les lettres, le brillant versificateur formé à l'école du XVIIIe
siècle amorcer progressivement sa mutation en poète véritable.