Isaac le Syrien naquit vers le milieu du VIIe siècle dans une région
correspondant à l'actuel Qatar, dans le Golfe persique. Il se fit moine,
peut-être à Bet Abé, et y fut sacré évêque de Ninive, aujourd'hui près de
Mossoul en Irak. Il déposa sa charge au bout de cinq mois seulement
"pour des raisons connues de Dieu seul", puis il se retira dans la solitude
sur la montagne, parmi les autres anachorètes, où il s'appliqua à l'étude
des Écritures divines.
En rédigeant des enseignements pour ses disciples, Isaac avait un
dessein précis : traiter de ce qu'il appelle le "labeur de la prière", cette
"conversation avec Dieu", celle qui se célèbre dans le coeur, mais qui
progresse aussi à travers des formes extérieures : psalmodie, méditation,
contemplation de l'icône de la croix...
Expliquer et propager la pratique de ce que nous appellerions aujourd'hui
la "prière intérieure", véritable "labeur", "don venant de Dieu",
telle est bien l'intention principale d'Isaac dans ses discours. Il a une
vive perception de la nécessaire progression de l'expérience spirituelle à
travers le temps.
Ce nouveau recueil de ses écrits, découvert il y a peu d'années par
Sebastian Brock et traduit pour la première fois en français, rejoint le
lecteur dans sa recherche de Dieu la plus profonde.
"Le commencement de toute vie en Dieu, mon frère, c'est d'avoir une
foi forte dans le parcours de ta conduite (ascétique). Elle te
permettra d'extraire toute la douceur que l'Esprit a déposée dans les
livres saints" (Discours 1, p. 93).