Ces dernières années, l’actualité du fait religieux, tant médiatique que scientifique, s’est focalisée sur sa visibilité dans l’espace public. De ce point de vue, la France conserve l’image d’un pays laïque, ce que certains traduiraient par une tolérance plus limitée que chez ses voisins européens à l’égard des manifestations de l’appartenance religieuse. Pourtant, lors de la séparation des Églises et de l’État en 1905, l’assistance spirituelle se trouve déjà au cœur des débats sur l’articulation entre la liberté de religion et l’interdiction du financement public des cultes. L’assistance spirituelle s’adresse en effet aux usagers contraints de rester dans un lieu de service public et par conséquent privés de l’accès à un lieu de culte. Cet ouvrage propose d’analyser cette problématique ancienne sous l’angle contemporain du pluralisme religieux et de la liberté de religion, dans trois lieux de service public : l’enseignement public secondaire, l’Université et les hôpitaux. Le choix a notamment été guidé par une nécessaire actualisation des travaux scientifiques mais aussi le relief particulier qu’y adopte cette problématique de l’assistance spirituelle. Les différentes contributions reposent sur une approche juridique, mais aussi sociologique, par la restitution d’enquêtes de terrain. Outre une réflexion sur la spécificité réelle ou supposée du cadre français de régulation du fait religieux, une place centrale est réservée aux systèmes d’autres États européens.