En septembre 2002, une journaliste américaine repère sur le
web un site exceptionnel : un jeune Irakien tient depuis Bagdad
un journal en ligne (ou «blog» pour «weblog»), à l'intention
d'un ami installé en Jordanie. Dans ses billets, Salam Pax - un
pseudonyme pour dire deux fois «paix» - livre avec une ironie
mordante les détails de sa vie quotidienne : entre son activité
d'architecte et l'attente du prochain CD de Massive Attack, part
belle est faite à la critique des visées américaines mais aussi à
celle, beaucoup plus risquée, du régime de Saddam Hussein. La
popularité de Salam Pax grandit, et avec elle le doute sur son
identité : qui se cache derrière des conceptions trop occidentales,
rédigées dans un anglais parfait ? Un agent de la CIA, du
Mossad, du parti Baas ?
Le doute s'estompe quand les frappes américaines commencent
: terrorisé, Salam Pax décrit, heure après heure, le déluge
de bombes qui s'abat autour de sa maison. Puis la vie reprend,
malgré les actes terroristes et les erreurs de l'occupant. Autant
d'occasions pour Salam Pax de livrer ses espoirs sur l'avenir de
son pays. Et de rapporter, avec un sens du détail désopilant, bon
nombre de situations absurdes.
Racontant de l'intérieur dix-huit mois de conflit puis d'occupation
(septembre 2002-février 2004), d'une voix libre et impertinente,
le journal de Salam Pax offre une perspective unique sur
la seconde guerre en Irak et le chaos qui secoue encore le pays.