L'écriture est toujours, consciemment ou non, donneuse
de leçons, de règles de vie. La fin du Moyen Âge, les
XIVe et XVe siècles, a été, en la matière, particulièrement
originale. Fille d'une tradition remontant à l'Antiquité et
d'une morale chrétienne omniprésente, elle s'en dégage
pour offrir un visage infiniment plus contrasté. Aux
proverbes et «sagesses», elle ajoute des sentences longues,
qui épousent les contours de «mini-moralités». Le style
est volontiers plus vif, nourri de dérision et d'autodérision.
Le regard sur soi et sur l'histoire, souvent peu indulgent,
se fait leçon pour autrui. Et lorsque les guides ont nom
François Villon, Christine de Pizan, Charles d'Orléans,
Philippe de Commynes..., suivons-les en confiance : tristes
ou joyeuses, graves ou moqueuses, leurs morales ont une
saveur, une valeur universelles.