Les cafés sont des sortes de carrefours temporels... Le temps d'une consommation, les vingt ans d'une chanson, le temps suspendu d'un alcoolique qui dialogue avec Céline («c'est qui celle-là», demande le patron qui ne connaît pas l'écrivain), le temps retrouvé de deux amies d'enfance qui se retrouvent une fois par an dans un salon de thé, les temps multiples qui se croisent devant la buvette de la Gare Saint-Lazare, le temps de l'insouciance, celui de la peur, le temps brisé par la déflagration d'une bombe... Ces 17 nouvelles portent chacune le nom du café parisien qui leur sert de cadre. Il s'agit bien d'instantanés de bistrots, mais attention, ce ne sont pas des images Polaroïd, il y a toujours plusieurs plans, une profondeur de champ qui en font des condensés de vie - en somme, des cafés bien «serrés». Un très joli début pour une écrivaine dont c'est le premier ouvrage.