Entrer dans la christologie du père von Balthasar (1905-1988), c'est
accéder à l'ensemble de son oeuvre immense. La comparer et la faire
dialoguer avec celle de saint Thomas d'Aquin, c'est mieux la goûter et
mieux comprendre la Révélation pour servir l'Église.
Le christocentrisme de Balthasar se déploie dans sa monumentale Trilogie
: esthétique, dramatique et logique. Confronté à l'idéalisme allemand,
il établit que les vérités de foi ne se réduisent pas à celles de la raison.
De son côté et dans un tout autre contexte, le christocentrisme de saint
Thomas tient l'équilibre entre une théologie purement logique et conceptuelle
et une théologie affranchie de toute spéculation.
C'est par le Beau que Balthasar tente d'approcher les mystères, alors
que saint Thomas d'Aquin a privilégié la voie du Vrai. Pourtant ces
deux théologiens se rencontrent. Chacun pour sa part manifeste l'unité
de la Révélation, l'un par le concept de figure, l'autre par les arguments
de convenance et d'exemplarité. Ce qui les unit par-dessus tout, c'est
la conviction que si tout bon théologien doit recourir à la pensée logique,
il ne peut se passer de contemplation et de spiritualité, voire de
mystique.
Ce tome 1 du «Christ en sa beauté» est un exposé structuré de la christologie
de Hans Urs von Balthasar comparée à celle de saint Thomas
d'Aquin. Il renvoie au tome 2 et à son florilège de cent textes présentés
et annotés, véritable initiation à la lecture de la Trilogie «dans le texte»
- hélas si souvent mal traduite en français -.