Chrystèle Lerisse sait, lorsqu'elle a guetté à la cime des arbres
la ligne frangée qui s'ordonne et s'épuise entre les frondaisons,
ce que le dessin naissant peut suggérer. Elle sait, dans les zones
de transition chromatique entre l'objet et l'espace, ces passages
troubles de différentes tonalités de gris, ce qu'évoque cet
instant ainsi figuré, toujours infinitésimal et évanescent, bientôt
décomposé, décompensé. Elle réinterroge la place du corps dans
l'espace, l'expérience visuelle en amont de l'ambition esthétique,
la soudaine intelligence de l'espace sous la pression du temps.
Jérôme Felin