Dans le premier tome de cette théologie du sacerdoce (paru en
1984), le père G. Martelet se proposait de retrouver les raisons
profondes de la crise du prêtre dans celle plus générale dont la foi
est l'enjeu. Il remontait ainsi de la sécularisation de nos sociétés
modernes jusqu'aux sources de la foi à l'âge apostolique contestée
par la modernité.
Dans ce second tome, il s'agit de repartir de l'âge apostolique
afin de regarder cette histoire pour elle-même et comprendre les
divers chemins parcourus par le peuple de Dieu et ses ministres :
les voies d'avenir, mais aussi les impasses. En effet, au cours d'une
enquête historique minutieuse et d'une relecture des grands textes
de la tradition théologique, le père G. Martelet relève trois grandes
difficultés au cours de cette période qui va jusqu'à la Réforme :
l'apparition au début du IIIe siècle du vocabulaire sacerdotal pour
qualifier le ministère ordonné (malgré le silence du Nouveau
Testament sur ce point), le rejet du sacerdoce ministériel par la
Réforme au XVIe siècle, les condamnations réciproques. Mais,
parallèlement à cette problématique oecuménique, est mise en relief
«la question du cléricalisme où le devoir de servir se dissocie mal
de la tentation de régner». Ces phénomènes peuvent être restitués
lucidement au nom de la foi et grâce à l'apostolicité du ministère
sacerdotal : dont la découverte est retracée ici en se reportant au
développement homogène de la foi au cours des deux premiers
siècles de l'Église. Grâce à cette démarche, le sacerdoce pourra se
renouveler dans une meilleure connaissance de ses fondements.