Freud avait défini la libido comme étant toujours d'essence mâle, impliquant
dès lors que tout désir projette à son horizon la référence phallique.
Une telle disposition devrait satisfaire l'idéologie égalitaire de nos sociétés :
un symptôme phallique pour tous. L'idéal étant un couple de deux garçons,
la question restant en suspens lequel des deux est manqué !
Le désir en revanche partage les positions de l'un en place de sujet et de l'autre
en place d'objet, réintroduisant la radicalité d'une asymétrie indépendante du
sexe biologique et du statut du genre. Que cette disparité des places soit vécue
comme un échec éclaire la recherche de modalités de relations sans béance,
surtout sur le principe d'une jouissance hédoniste enfin partagée.
La levée collective contemporaine de l'obstacle du refoulement sexuel fait
apparaître que c'est sur le réel du non-rapport sexuel que s'abat la censure, rendant
désormais ce non-rapport insupportable voire traumatique, poussant par
ailleurs à une tentative de suture et du même coup répudiant toute altérité.