Conjurant sa peur de mourir par un irrépressible
besoin de fiction, l'humanité n'a cessé, par le génie
d'écrivains qui n'en avaient pas le statut, de s'inventer
d'invraisemblables histoires de dieux, puis d'un Dieu
unique.
En donnant naissance aux grands récits mythiques
et sacrés tels que la Torah, les Évangiles ou le Coran,
elle a projeté dans le ciel des créatures imaginaires qui,
devenues autonomes, se sont retournées contre elle
pour la dominer, diriger ses pensées et régenter sa vie.
Cet «essai sur les origines littéraires de la croyance»
part donc du constat que Dieu, en ses multiples
facettes et déclinaisons, n'est rien d'autre qu'un être
de fiction, une création littéraire aussi fantaisiste mais
aussi bien plus perfectionnée que celles que l'on
rencontre dans les innombrables épopées ou romans
qui jalonnent l'histoire de la littérature.