
Inscrire l'histoire des femmes dans la pédagogie d'une citoyenneté partagée,
c'est décrire les chemins parcourus au sein des sociétés. L'approche
conjointe socio-historique, fondée sur les concepts de Norbert Elias, part
d'un triple constat : le hiatus entre directives officielles et pratiques réelles,
l'omission de leurs actions dans l'histoire et leur indiscutable créativité,
leur conditionnement à l'infériorité et leurs rêves d'altérité, d'équité et de
liberté. Entrer dans la lente construction de l'identité féminine contre les
pesanteurs héritées et les conservatismes de toute nature, au tempo des
événements historiques, au rythme de l'évolution de l'intime, voilà notre
projet. Il ne saurait, évidemment, se passer des exemples révélateurs et
optimisants de femmes qui se sont accomplies dans tous les domaines
de la création, envers et contre tout : les trois «subversives» (Sarah
Bernhardt, Colette, Françoise Giroud), entre XIXe et début du XXe, sont les
dignes héritières des luttes de leurs aînées. Au final, l'entrée des femmes
dans l'histoire, l'expression libre et autonome de leur féminité, voilà sans
doute le seul avenir possible à partager avec les hommes, des élèves aux
maris.
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