En prenant à rebrousse-poil les langages dominants, Jean-Richard
Freymann propose un éloge de la perte, subversif, contrastant avec
les idéologies thérapeutiques qui cultivent l'avoir, l'adaptation
et une guérison pensée en termes de protocoles et d'évaluations,
soutenant que la psychanalyse est une école de création.
La question de l'objet est ici envisagée à la fois dans l'actualité et
dans les perspectives de la cure analytique avec cette hypothèse
qui traverse l'ouvrage : si on est prêt à perdre de la consistance
de l'objet, le désir inconscient se développe et le sujet se déplie.
Mais quelles en sont les conditions incontournables ? L'auteur
rappelle par là que l'objet en psychanalyse est mosaïque : objet
narcissique, objet Moi, objet spéculaire, objet partiel, objet a, et
que son destin est singulier dans le temps psychique. Il propose
aux professionnels et aux gens de culture plusieurs genèses de
l'objet que «le temps pour comprendre» révèle : objet phobique,
objet fétiche, objet transgénérationnel, à partir d'un nouveau
modèle de la constitution subjective qui passe par Franz Kafka,
François Villon, Saint Augustin, Ray Charles.