La vraie vie d'Émilie-Herminie Hanin (1862-1948)
consiste à peindre, à inventer, notamment en 1918
un piège à avions, à résoudre la question du mouvement
perpétuel, à écrire un livre et un seul, Super-Despotes
en 1934, à ne surtout pas se marier, à défendre
le Calendrier perpétuel qu'avait réalisé son père
installé dans la Nièvre, à Cercy-la-Tour, à la faveur
de la construction de la ligne de chemin de fer,
à vingt-cinq kilomètres du Château de la Cave,
sur la commune de Beaumont-Sardolles,
où Rosa Bonheur vivait.
Elle n'est pas un grand peintre,
mais ses chèvres eurent quelques succès,
ni un grand écrivain, mais un exemplaire de son livre
est à la Bibliothèque Kandinsky à Beaubourg,
elle n'a pas fait de grandes découvertes
mais est-on, après tout, forcé d'admirer tout
comme tout le monde ?
Elle eut pour maître William Bouguereau.
Elle peignit les animaux aux côtés de Pompon
et des ours. Elle vécut à Nevers et à Paris.
Émilie-Herminie Hanin est une hétéroclite
et certainement une grande paranoïaque,
ce qui est déjà en soi toute une histoire.