«Emma Goldman a été victime, tout particulièrement dans le
monde francophone, d'une étrange amnésie qui a fait que le mouvement
anarchiste, pourtant si enclin à célébrer son histoire et ses
héros, semble parfois aisément oublier qu'il a aussi compté de nombreuses
héroïnes», écrit Normand Baillargeon à propos de celle
que les services secrets nord-américains décrivirent comme l'une
des anarchistes les plus dangereuses de son pays d'adoption.
Cette biographie, la première en langue française, retrace l'histoire
de cette militante inlassable de l'émancipation, à la fois libertaire et
communiste, féministe et nietzschéenne. Née en Lituanie et morte à
Toronto, sa vie se lie aux deux siècles qu'elle escorta : des grèves ouvrières
états-uniennes à la Première Guerre mondiale, de la Russie
rouge à la Catalogne, de la montée du fascisme à la lutte contre le
nazisme, Goldman fut de tous les fronts - et jamais la prison, l'exil
et la mise au ban n'entamèrent sa détermination.