Issu d'une vieille famille du Tarn, Alexis-Antoine-Maurice Symon de
Périgny (1877-1935) est connu du cercle restreint des Américanistes
comme le découvreur des ruines mayas de Nakum et de Río Bec.
Certes archéologue, comme on pouvait l'être en ce début de XXe
siècle, de Périgny fut avant tout un explorateur et un photographe.
Si l'Amérique fut son terrain de prédilection, il entreprit dès 1901 (il avait
alors 24 ans) son premier grand voyage : une expédition solitaire de
plus de quatre ans qui devait le mener au Canada et aux Etats-Unis,
puis au Japon, en Corée et au Mexique, et peut-être jusqu'en Chine, en
Indochine et en Inde.
Ce long périple, sur lequel Périgny restera toujours discret, ne fut
publié qu'en 1906. Il reste incontestablement d'une grande fraîcheur :
celle du jeune homme découvrant le monde, ses sociétés étranges et
leurs rites mystérieux. C'est à cette occasion qu'il réalisa ses premiers
clichés, à Hokkaido et dans l'archipel Ryükyü notamment. Ils connaîtront
un beau succès à Paris et lui ouvriront les portes de la Société de
Géographie, qu'il fréquentera dès lors jusqu'à la fin de sa vie.
En courant le monde, bien plus que le simple récit d'un jeune
Européen de la «bonne société», est une fenêtre ouverte sur les lieux
mal connus de son époque. Il n'avait jamais été réédité.