L'Afrique, souvent décrite comme le territoire de prédilection de la corruption,
n'est pas vierge de toute stratégie de lutte. On y combat la corruption et
s'y approprie les dispositifs mondiaux, dans des conditions susceptibles
d'amélioration. Une culture de l'intégrité est en cours d'émergence, le
Sénégal et le Cameroun sont des terrains privilégiés de l'observation de ces
processus institutionnels sourds et opérant à bas bruit. Les mécanismes
qui y sont élaborés et s'y perfectionnent résultent d'interactions complexes
dans lesquelles la coopération internationale a une place autant importante
que les dynamiques sociopolitiques internes propres aux pays africains.
Une coopération intellectuelle et opérationnelle qui garantit la diffusion d'une
grammaire de l'anti-corruption et de l'anti-blanchiment, grâce au regard des
pairs dans le cadre des évaluations mutuelles, interdit tout retour en arrière.
Cette communauté mondiale, organisée en réseaux, impulse les processus
d'innovation observés au Sénégal et au Cameroun. Mais ces innovations
sont très largement dépendantes des logiques de compétition politique
dans ces pays : d'où leurs faiblesses, parfaitement résorbables.