Comment la conscience sioniste a occulté 2000 ans d'exil
pour remplacer la figure malingre du juif diasporique
par celle, vigoureuse et fière, du juif nouveau - l'Israélien ;
pourquoi cette négation de l'exil juif est inséparable de
la négation de l'exil palestinien ; comment a été créée la
notion de peuple juif ; pourquoi le sionisme laïque est en
fait fondé sur la théologie et le messianisme : telles sont
quelques-unes des questions éclairées par ce livre dont
on peut dire, en paraphrasant Walter Benjamin, qu'il
brosse à contresens le poil luisant de l'histoire.
De grandes figures de la pensée juive - Scholem, Arendt,
Benjamin - sont convoquées pour introduire un thème
central : la pensée binationale. Plutôt qu'une solution
politique détaillée, il s'agit de montrer la voie pour en
finir avec la pensée de la séparation. C'est une façon
nouvelle d'envisager l'existence juive en Israël, qui
n'oblige pas à nier l'histoire du pays ni à déposséder les
Palestiniens.
«Une voix forte, pressante, irrévérencieuse nous parvient
de ces pages» (Carlo Ginzburg).