La recherche de Ferdinand de Saussure sur les anagrammes poétiques (1906-1909) a
depuis sa découverte dans les années soixante alimenté des entreprises théoriques fort diverses.
De Jakobson à Lacan, de Starobinski à Kristeva, de Derrida à Baudrillard, l'anagramme
saussurien a connu une postérité brillante, vivace et polymorphe. La productivité
du concept révèle aussi le flou dans lequel est tenu le travail saussurien. Cinquante années
après les premières publications fragmentaires, il reste entouré de mystère, les textes qui
le consignent demeurant dans l'ensemble inédits. Déterminer les enjeux épistémologiques
de cette recherche sur la base d'une publication (F. de Saussure, Anagrammes homériques,
Limoges, Lambert-Lucas, 2013), telle est l'ambition du présent ouvrage.
Historique et méthodique, l'enquête permet une analyse précise des recherches de Ferdinand
de Saussure sur le texte de l'Iliade et de l'Odyssée. De nouveaux aspects de son
questionnement affleurent, alors que d'autres s'enrichissent, au carrefour de la philologie,
de la linguistique et de la poétique.