Le bassin méditerranéen est au 1er millénaire avant
notre ère un espace multilingue dans lequel sont documentées
de nombreuses traditions épigraphiques différentes.
Cependant la pauvreté de la plupart de ces nombreux
corpus représente une grave difficulté pour l'étude
des langues correspondantes. La perspective choisie dans
le présent volume s'attache à une donnée souvent négligée
dans l'analyse des langues d'attestation fragmentaire
: chaque corpus présente non seulement un nombre
réduit de textes, mais aussi un nombre réduit de genres
de textes, définis comme l'emploi de supports matériels
précis pour l'écriture d'un message structuré d'une manière
précise, l'association des deux obéissant à une visée
communicative précise auprès d'un public escompté
précis. La relative fixité de l'association entre support,
texte, lectorat et acte de langage permet des interprétations
pluridisciplinaires, qui permettent des conclusions
plus riches que la simple analyse d'éléments isolés. Ces
recherches peuvent combiner des méthodes étymologiques,
onomastiques, archéologiques, épigraphiques. À
son tour, l'étude des habitus documentés pour chaque
langue est susceptible d'aboutir à des hypothèses significatives
sur les transferts entre cultures et sur la typologie
des inscriptions à l'échelle de l'ensemble du bassin
méditerranéen.