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Je me suis servi d’armes à feu, j’ai étranglé, j’en ai écrasé avec une voiture. Et puis, avec Ottis Toole, on en a pendu deux ou trois. D’autres fois, mais c’était plus rare, je me suis servi d’une grosse pierre et on en a crucifié quelques-unes. Les victimes étaient choisies au hasard. Une opportunité et « hop ! », c’en était fini. Juste comme ça (il claque des doigts). Mais il n’y avait pas de choix délibéré, pas de raison spécifique, ni de question de race. Non, rien de tout ça. Vous savez, pour moi, une victime chassait l’autre. Elles étaient anonymes, comme si elles n’existaient pas. Des ombres, des fantômes en quelque sorte. Mais pas des fantômes qui revenaient pour me hanter, comme on lit dans les romans. Dès que je laissais le corps d’une de mes victimes, je l’avais déjà oubliée. Dans le Couloir de la mort de sa prison du Texas, Henry Lee Lucas raconte sa sanglante odyssée. Matricide en 1960, il s’associe avec son amant Ottis Toole pour semer la mort sur tout le territoire américain. Combien de victimes a-t-il assassinées : 75 ? 100 ? 150 ? 360 ? Plus de 600 ? 1 000 ? Son cas reste un mystère. Est-il le plus grand serial killer de tous les temps ou un manipulateur qui se délecte d’aveux fictifs ?