Sous des formes infiniment variées, les médecines dites parallèles ne cessent
de proclamer leur fracassante nouveauté. Replacées dans une perspective
historique, ces thérapeutiques montrent pourtant d'évidents liens de parenté
avec des idées parfois fort anciennes, telles la confiance absolue dans le
pouvoir guérisseur de la nature ou la responsabilisation du patient dans sa
propre guérison.
Un autre paradoxe tient à ce que ces thérapeutiques «douces» résultent
souvent de positions dogmatiques d'une extrême rigidité. Leurs histoires,
souvent stupéfiantes, peignent une fresque bariolée où se croisent en toute
libéralité mystiques et hommes de bonne volonté, prix Nobel et charlatans
avérés. Elles montrent surtout que les aromathérapies, drainages lymphatiques,
ostéopathies, intégrations structurales et autres régimes «naturels» sont
l'ombre portée de la médecine traditionnelle - ombre d'autant plus insistante
que cette dernière se fait plus technique et en vient volontiers à oublier son
principal objet : le patient.