«Je m'appelle Morgane Vallée, j'ai 22 ans. Je ne suis pas
juge, je ne suis pas ministre, je n'ai aucun pouvoir. Sauf celui
de parler. De parler du meurtre de cette femme, tristement
connue comme la "joggeuse de Fontainebleau", assassinée en
septembre dernier dans les bois de Milly-la-Forêt. Je suis la
seule qui puisse raconter ce qui, sans doute, s'est passé ce jour-là
car, quand j'avais 13 ans, j'ai été enlevée et violée, au même
endroit, par le même monstre, selon les propres aveux de mon
bourreau. En mémoire de cette femme qui s'est tue à jamais,
pour toutes les filles et femmes violées qui n'osent pas, pour
toutes les massacrées discrètes qui ont honte, qui ont peur,
comptez sur moi pour l'ouvrir.
L'injustice ne reculera que si on la dénonce.
J'y crois.»
L'année où Morgane a été violée, 50 000 femmes ont subi le même
drame, qui a détruit leur vie, piétiné leur avenir. On le sait, certains
des massacreurs recommencent. Pour lutter contre cette injustice,
pour empêcher les criminels de nuire à nouveau, Morgane Vallée a
le courage de témoigner. Elle raconte l'enfer qu'elle a vécu et son
combat pour que les victimes soient entendues, pour que la justice
soit plus efficace. Aujourd'hui, à force de volonté, elle a trouvé un
équilibre et vit comme une jeune fille de son âge.