Nous chercherions tous un pays. Le fait de le chercher dit aussi que ce pays n'est pas nécessairement le nôtre, qu'il soit celui de notre naissance ou de notre origine, qu'il soit celui de l'autre. Le pays demeure indéfini et, paradoxalement, multiple ; n'existe que parce que nous le cherchons. Mais plus encore peut-être que le chercher, nous chercherions à le créer, comme Gustave Courbet a peint la Franche-Comté, Cesare Pavese a écrit sa région natale des Langhe dans le Piémont, comme les poètes persans sont une des représentations de la réalité de l'Iran. Il n'y aurait pas de pays sans ceux qui, différemment, ont essayé de le figurer. En allant en Franche-Comté, on va dans le pays de Courbet, on rencontre le pays de Pavese dans le Piémont, la Perse des poètes en Iran. Jean-Pierre Ferrini trouve dans chacun d'eux les guides qui le conduisent vers le pays qu'il cherche, le pays ou les pays qu'il cherche à écrire, ce qu'il appelle son « autopographie ».